- 积分
- 21912
- 威望
- 7324
- 金钱
- 25
- 阅读权限
- 100
- 性别
- 男
- 在线时间
- 626 小时
|
我晕啊,芙蓉姐姐已经走向世界了,转载自法国娱乐媒介
L'avenir radieux de Sœur Lotus, étoile du Web chinois
LE MONDE | 25.07.05 | 13h42 • Mis à jour le 25.07.05 | 15h16
Shanghaï de notre correspondant
En Chine, la nouvelle idole des masses est une star du Web, et s'appelle Sœur Lotus. On en parle dans les magazines féminins, et les chaînes de télévision la courtisent. Sœur Lotus, ou furong jiejie, est à l'origine une habituée du forum de discussion de la prestigieuse université de Tsinghua, à Pékin. Sous son pseudonyme de Fleur, elle place régulièrement, sur le tableau noir électronique de la fac, des photos d'elle ­ - habillée mais dans des poses exagérément sexy. Le journal intime qui les accompagne est plutôt direct : la jeune fille y vante ses formes exceptionnelles et raconte comment sa poitrine "provoque des saignements de nez chez les hommes qui la regardent". Elle parle de son talent inné de danseuse. En réalité, sur les clips vidéo qu'elle met en ligne, on constate que ses contorsions manquent de grâce ; et ses tours de taille et de poitrine sont loin des mensurations annoncées. Bref, elle n'est pas aussi jolie qu'elle le dit.
Mais ce qui ressemble à un défoulement de potache a pris des proportions inattendues : des millions de clicks et les photos de cette pin-up médiocre ont migré vers les écrans de la Chine entière, comme un pied de nez aux censeurs... Il faut dire que les internautes chinois ont la passion des outils d'expression personnelle, comme les forums de discussion et autres blogs ­ - depuis peu dans le collimateur des autorités. Les commentateurs s'épanchent sur le regain du narcissisme en Chine ou sur l'attrait de la "célébrité instantanée". Furong jiejie a rejoint Mu Zimei, autre étoile du Web, qui en 2003 avait défrayé la chronique en publiant sur Internet le récit de ses aventures sexuelles.
Soeur Lotus n'est peut-être pas seulement un avatar du kitsch post-maoïste, cher aux artistes chinois d'avant-garde. Dans son journal, elle parle aussi de sa famille pauvre dans le Shaanxi. Elle s'habille simplement, sans arborer de marques de luxe - "sa tenue ne vaut pas plus de 8 yuans, et c'est toujours le même soutien-gorge", raille un internaute. Agée de 28 ans, elle passe ses journées sur les campus des grandes universités pour réviser, dans l'espoir d'être acceptée au programme de doctorat. Elle l'a raté deux fois. C'est le contraste entre ce moi fantasmé, collage criard de superlatifs, et une modestie désarmante qui a fait mouche en Chine : furong jiejie est l'antithèse des reines de concours de beauté et de tous ces premiers de la classe qui font chaque jour monter la barre plus haut dans une Chine de 1,3 milliard d'individus. Comme si son succès était un antidote au vertige de la compétition.
Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 26.07.05 |
|